LES ARTISTES 2019
26 janvier - 13 mars
Les Broken Toys fonctionnent sur la problématique de la disparition des choses, de nos souvenirs, de nous en quelque sorte.
Tant d’objets qui semblent si importants dans notre monde. Et pourtant ils ne sont pas grand-chose. Une petite chute… et puis plus rien…Mieux, ils sont programmés pour être détruits, remplacés… Ah! L’obsolescence programmée…
La loi définit l’obsolescence programmée comme « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement ». Depuis 2015, l’obsolescence programmée est considérée comme un délit et est punie par la loi. L’obsolescence programmée nourrit la surconsommation ainsi que la surproduction. Elle participe à l’accroissement des déchets, l’intensification de la pollution ainsi que l’augmentation du gaspillage des matières premières et d’énergie.
Cette technique alimente artificiellement la croissance.
En cette fin de parenthèse enchantée du calendrier de la consommation, LaGaleru s’organise en vitrine animée de jouets troublants. Convoquant la mémoire à la notion de fragmentation inévitable d’un système, l’installation Broken Toys, de l’artiste Loïc Jugue, nous montre un processus de détérioration dont nous mesurons aujourd’hui à quel point il trouve un écho dans les questions contemporaines environnementales, esthétiques et sociales.
Poursuivant son travail sur les Destructions (qui font partie de la collection du Centre Pompidou), Loïc Jugue a fait une série de vidéos appelées Les « Broken toys ».
Dans ces vidéos, des jouets sont détruits de différentes façons : scie circulaire, tronçonneuse, perceuse, marteau, feu, etc. L’artiste proposait au public de participer à cette série en lui donnant leurs jouets… souvenirs de leur enfance et d’une partie de leur vie… avant qu’ils ne disparaissent dans une benne quelconque… ou une poubelle. Ainsi ces jouets détruits, de diverses façons, passent d’objets concrets au statut d’images artistiques…
L’installation « Broken toys » s’inscrit dans un courant de l’art contemporain qui utilise le jouet comme thématique ou comme matière et prend racine dans les souvenirs d’enfance de l’artiste qui adorait regarder les vitrines de jouets animés des grands magasins.
Papa Mesk
5 avril - 12 mai 2019
Dans la continuité des œuvres diversifiées street art de Fontenay-sous-Bois, LaGaleru offre ses murs aux créations de l’artiste Julien Odic, alias Papa Mesk.
Presque tous les graffeurs ont un nom, une signature, différente de leur identité. L’installation « Double Identité » met en exergue ce paradoxe, dans lequel la double identité de l’artiste joue un rôle de prise de conscience. Outre la question du statut de l’artiste urbain, jonglant entre la bombe et le pinceau, le propos nous questionne sur notre attitude ethnocentrique consistant, parfois, à juger la culture des autres selon nos propres standards culturels.
Expression artistique urbaine du XXIe siècle, entre underground et establishment, le graf et ses artistes semblent faire un grand écart permanent.
Pourtant les deux pratiques ne sont pas contradictoires. Elles ne font simplement pas appel aux mêmes sensations, aux mêmes techniques.
L’installation « Double Identité » de l’artiste Papa Mesk nous fait prendre conscience qu’il est possible de revoir sa « grille de jugement », cet ensemble de croyances par lesquelles l’être humain confère une valeur positive ou négative à telle action, à telle idée.
Papa Mesk, de son vrai nom Julien Odic, est un Graffiti Artiste fontenaisien prolifique, membre fondateur du UTP crew, « Underground Tribal Painterz ».
Passionné d’art et de calligraphie, le style de ses tags est un mélange de ses influences issues du graffiti et de l’art contemporain.
L’évolution de son travail le conduit naturellement à utiliser la toile comme nouveau support. Travaillant à l’instinct par accumulation de tags, ses œuvres deviennent plus abstraites et les compositions plus graphiques. Dans une palette de couleurs à haute vibrance, chaque goutte, éclat et coulure fait l’objet d’une attention minutieuse.
Fontenay-sous-Bois à travers les graffs :
L’histoire du Street Art à Fontenay-sous-Bois a commencé il y a déjà trente ans avec un collectif de jeunes fontenaysiens, les UTP (Underground Tribal Painters), qui s’empare des
murs dans le but d’égayer la ville. En 1989, la municipalité passe la première commande officielle
pour célébrer le bicentenaire de la Révolution, sur le thème de l’amitié entre les peuples. Avec ses
259 mètres de longueur sur 1m50, la fresque est, à l’époque, la plus grande réalisée en France. Le
Salon de l’Ephémère au même moment offre aussi un espace d’expression aux graffeurs. Fontenay
devient alors un modèle pour d’autres villes franciliennes et c’est le début d’une longue collaboration
avec les jeunes graffeurs fontenaysiens.
En 1993, différents lieux deviennent des terrains d’entrainement d’artistes ou de groupes d’artistes fontenaysiens, et attirent de nombreux autres graffeurs de la région parisienne. D’autres murs passent à la couleur : la coulée verte, la MPT (espace Gérard Philippe), la piscine, la
salle de boxe, les quartiers Bois-Cadet et la Redoute…
Aujourd’hui, le savoir-faire des pionniers est toujours présent et plusieurs artistes urbains s’expriment dans la Ville. Les rues de Fontenay deviennent au fil des années une galerie d’art enévolution à ciel ouvert.
À partir de mars 2015, Fontenay-sous-Bois révéla la dynamique de « son Street Art », comme patrimoine et lieu de création. À la Nef de la Halle Roublot, au cinéma « Le Kosmos », à l’Office de Tourisme, à la Médiathèque, le public fut convié à des expositions, des performances en direct de street artistes, à participer à des murs participatifs, à des ateliers d’écriture numérique et nomade et à découvrir les œuvres qui jalonnent les rues de la ville au fil de balades individuelles ou de visites guidées.
Fontenay-sous-Bois s’affirme donc comme lieu patrimonial et de création Street art.
25 mai - 29 juin 2019
Mélange, mélange, mélange…
LaGaleru se met en branle sous l’effet rotatif d’une manivelle sortant de ses entrailles.
De grosses bobines de laines, de ficelles et de rubans de toutes sortes se dévident et viennent s’enrouler autour d’un étonnant circuit qui forme un grand écheveau défilant sous l’action du passant. Des mètres et mètres de fils de différentes couleurs, formats et matières s’agglutinent pour former, petit à petit, en création directe et aléatoire, un ballot de liens bariolés en mouvement… l’unité d’une identité commune ?
L’installation « Peau Commune », de l’artiste Cécile Bonduelle, nous invite à être au cœur de nos actions pour interroger notre lien aux autres, notre part à prendre dans la construction de la société entre soi et autrui.
07 juillet - 08 septembre 2019
Pour l’été, LaGaleru se réinvente en Pop-Up et nous emmène en voyage, direction la forêt amazonienne.
Voilà que le paysage urbain de la rue se confronte à un coin de nature inhabituel. Une surprise tropicale, comme une parenthèse, un dépaysement… fait de papier.
Nous voici immergés dans un univers coloré. L’exploration peut commencer. Derrière les feuillages, en dernier plan, si l’œil cherche bien, il apercevra des insectes imaginaires, invitant à l’évasion…
Présenté dans LaGaleru, comme une nature sous verre, protégée, comme une relique que l’on conserverait pour se rappeler de son existence, l’installation [Evasion] de l’artiste Mathilde Bourgon, nous rappelle, malgré la biodiversité phénoménale qu’ils regroupent, que ces espaces sont menacés et poussés à disparaitre si rien n’arrête la déforestation massive de l’une de nos ressources les plus vitales.
Qui :
Mathilde Bourgon est Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratif de Paris.
Durant son cursus elle explore les différentes manières de manipuler le papier, ainsi son travail s’articulera autour de la transformation des volumes papiers pouvant se plier et se déplier de manière ludique.
Puis après avoir travaillé six ans dans la création de motifs textiles pour l’Afrique de l’ouest, elle revient à sa première passion lorsqu’elle découvre l’art du pop-up.
En 2016, elle publie son premier livre animé, Totems aux éditions Gautier Languereau, suivront Cerfs-volants et 3 petits indiens en 2017 et 2018.
Aujourd’hui, elle crée des pièces pour différents supports : livres d’artiste, expositions, cartes pop-up, set-design, films d’animations…
De plus en plus d’albums paraissent sous la forme de livres « pop-up ». Appelé aussi livre animé ou parfois livre à système, c’est un livre ou chaque page ouvre un décor en trois dimensions. Les plus complexes contiennent des mécanismes permettant d’animer ou de découvrir des éléments cachés. Ce type de livre est très ancien, mais c’est surtout au XIXe siècle qu’il a connu un grand succès avec l’adaptation de contes populaires.
17 septembre - 10 novembre 2019
LaGaleru se métamorphose en un espace au patrimoine social et culturel fort: La cuisine.
Lieu d’apprentissage des règles de vie communes et familiales, acquises par l’observation, la cuisine favorise rencontres, échanges, confidences, partages et cohésion sociale.
L’installation « Perspective domestique », de l’artiste sculpteur Ghislaine Vappereau, expérimente, entre présence matérielle et jeu conceptuel, les potentialités d’un espace simple usuellement partagé.
Témoins d’une vie, les éléments constitutifs de la cuisine (table, chaise, carrelage, piles d’assiette, broc, poireau ou fruit desséché…) n’en sont pas moins révélateurs de la complexité de l’histoire d’une société et de ces conventions secrètes.
Qui :
Entre présence matérielle et jeu conceptuel, la sculpture constitue pour Ghislaine Vappereau un processus d’investigation du réel et de ses apparences. Espace de métamorphose des matériaux, de la mise en œuvre des savoirs et des techniques, la sculpture réinvente la réalité : les formes réactualisent une interrogation fondamentale sur le leurre des apparences et sur l’incertaine vérité du monde.
Ainsi, les objets quotidiens qu’un usage régulier ordonne et rend transparents – un fruit oublié que le temps assèche et déforme, des fragments d’un paysage d’hiver épargnés par le gel… sont autant de détails sur lesquels vient se poser le regard penseur de Ghislaine Vappereau.
Avec des matériaux traités de manière hardie, souvent « à contretemps » et « à contre-emploi », elle dépose et met à plat les objets, les relève et les redresse, transforme les ombres en masses, empile et projette les formes de plans en plans, révélant une éternelle incapacité à délimiter le réel.
LaGaleru se situe au centre de la ville de Fontenay-sous-Bois comme la cuisine se place au cœur de l’habitat. Les « installations de cuisine » de Ghislaine Vappereau sont des projections analytiques de la troisième à la deuxième dimension. Sur le plan du mur des éléments empruntés au vocabulaire nostalgique d’un quotidien échu : table, chaises, assiettes… Un vocabulaire apparait faisant partie de l’inconscient collectif de chacun.
23 novembre 2019 - 11 janvier 2020
Coquillages géants, hybrides, arêtes géantes, gorgones arborescentes …LaGaleru se transforme en royaume des abysses.
L’installation « Le chant de la mer », de l’artiste Isabelle Chandon, invite, ou plutôt reçoit, notre émerveillement renouvelé.
Face à notre habitat,
Face à notre origine,
Face à notre planète,
Face à nos sensations,
Mais surtout face à nous.
Plongeons dans la mer!
« Quand l’hiver est là…la mer est loin déjà. Loin d’ici.
Oui, mais.
Moi j’y pense, encore… toujours et sans cesse.
Je ne l’ai pas encore oubliée. Elle chante dans mon oreille.
Je le sais, aux creux des coquillages, elle existe.
Elle chante et m’enchante, la mer.
Et d’ailleurs tout le monde le sait, la peau se souvient de la caresse de l’eau.
Et la peau ne ment jamais.
Plonger son visage tout entier et, son corps et… voir en dessous, en dessous du niveau, (dit-on!).
Le chant de la mer
« Le chant de la mer » est un des premiers opus pour célébrer notre si poétique panthéon ».
L’explorateur captivé par tant de beauté, est surpris par toute cette diversité.